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19/11/08 Jean-Michel Aphatie
    Un chaos inédit dans l’histoire de                         l’humanité

Aux États-Unis et en Europe, l’industrie automobile est en train de dévisser spectaculairement. Les ventes s’effondrent, les stocks enflent, les trésoreries s’assèchent. Après les banques, c’est l’autre grand secteur du système économique mondial que les pouvoirs publics vont être contraints de soutenir financièrement. Avec quel argent ? Question idiote. En empruntant, bien sûr, et rapidement parce que sinon, les faillites seront retentissantes.

L’impression est encore diffuse, mais l’idée s’installe de la mise en place d’un chaos inédit dans l’histoire de l’humanité. Pièce après pièce, c’est tout un système qui est en train de chanceler. Les États colmatent des brèches, mais en faisant cela, qui doit être fait, ils ne font que retarder l’échéance.

J’exagère ? Hier, la presse économique et quelques titres généralistes, Libération par exemple, page 18, donnaient un écho trop faible à « L’appel au secours des industriels ». Il s’agit de 47 industriels européens, parmi lesquels Nokia, Saint-Gobain, Renault, qui ressentent « un besoin urgent de nouvelles actions politiques » face à une crise qu’ils jugent « extrêmement dangereuse ». Cet appel singulier, sans précédent connu, en tout cas de moi, repose sur la perception de la situation qu’ont ces professionnels de l’économie réelle. Le ralentissement de l’activité est si soudain et si brutal que les plus grandes entreprises, c’est-à-dire le socle même de nos sociétés marchandes, vivent sous la menace d’une désintégration de l’espace dans lequel elles vivent.

La nature humaine a ce côté heureux qu’elle ne perçoit pas le drame qui rôde. D’où la surprise, souvent, lorsque survient la catastrophe. Dans cette affaire de récession économique, on peut constater que les clignotants s’allument correctement pour nous prévenir que le mur se rapproche, mais nous continuons cependant à foncer vers le mur à bonne vitesse.

Jean-Michel Aphatie

 

 
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