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13/5/09 Jean-Michel Aphatie
Avec notre président de droite qui fait une politique    de social-démocrate, c’est sûr qu’avant la fin du            siècle nous verrons le bout du tunnel !

Le journal Le Monde pointe cette contradiction, dans son édition datée de ce jour : la crise est là, elle ronge les tissus industriels et les pactes sociaux, et la social-démocratie européenne n’en profite pas. Comment est-ce possible? Je vous le demande. Et Le Monde aussi vous le demande. La réponse est soit trop simple, soit affreusement compliquée, mais en gros, si la social-démocratie européenne n’en profite pas, électoralement s’entend, c’est parce qu’elle ne parvient pas à cacher qu’elle est dépassée par les évènements, incapable de fabriquer un discours qui soit à la fois fidèle à son histoire et crédible dans le présent. Il semblerait même que chez nos cousins Grands Bretons - ils sont bêtes ceux là - la mode serait au retour du thatchérisme. Inutile de vous dire qu’ils ne sont pas sortis de l’auberge, ceux-là. Tandis que nous, avec notre président de droite qui fait une politique de social-démocrate, c’est sûr qu’avant la fin du siècle, nous verrons le bout du tunnel.

Titre affreux et scandaleux dans le journal La Tribune, ce matin : « Les déficits explosent, les impôts vont suivre ». Sont-ils malades, ceux-là aussi ? N’ont-ils pas entendu le président de la République, son premier ministre, le ministre de l’économie et celui du budget, le secrétaire général du Mouvement populaire (parce que je ne sais pas si vous avez remarqué, mais l’UMP a disparu, finie, enterrée, maintenant on dit « Mouvement populaire », le MOPO, ou le MOUVPOP, au choix) ? Bref, tous disent : pas d’impôts, promis, juré, craché. Le président de la République a même dit ceci : si vous voulez augmenter les impôts, prenez quelqu’un d’autre. Un bon argument, non ?

Ségolène Royal, à Athènes, hier, alors que ses amis socialistes, tous unis sauf elle, se trouvaient rue de Solferino pour tenter de faire redémarrer leur campagne électorale, ce qui est une autre façon de dire qu’elle n’est pas prête de démarrer. Donc, Ségolène Royal : « Il faut réconcilier la gauche avec la radicalité qui se développe partout en Europe ». Serait-ce là le moyen de résoudre la panne de la social-démocratie européenne qui inquiète tant le journal Le Monde ? Si oui, quelques propositions que le candidat du PS pourrait présenter en 2012: légalisation des séquestrations de patrons, ces « chiens », comme les appelle Olivier Besancenot ; confiscation des bénéfices; nationalisation des entreprises stratégiques ; planification des productions essentielles ; blocage des prix ; j’en oublie, mais franchement faut pas se gêner pour en rajouter.

Journal de 20 heures de TF1 hier. Sujet du service politique de la chaîne qui relate le déplacement du président de la République dans un hôpital à Nancy. L’angle du papier, c’est le blocage de la ville pour assurer la tranquillité de la visite. Et la parole est donnée aux commerçants excédés, aux habitants étonnés et aux manifestants frustrés et parqués assez loin des évènements. Un sujet rigoureux et bien mené, quelques coudées au dessus, par sa liberté de ton, de celui diffusé presque au même moment sur France 2. Pourtant, naguère, un journaliste politique de la chaîne de service public n’hésitait pas à affirmer publiquement : « L’info politique sur TF1, on rigole ! » Comme quoi, hein, les idées reçues, eh bien, c’est pas toujours vrai les idées reçues.

Jean-Michel Aphatie

 

 
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